dimanche 3 février 2013

Les Foulées de la Rédemption

Ça y est je suis enfin convaincu d'être sur la voie de la guérison. La compétition - mon meilleur médecin - a parlé. Bon toute chose étant relative évidemment. Moi ce matin je faisais 39,42° :)


Antécédents

Arrivé assez tôt 9h20 sur le site, je rencontre Adrien des Etoiles du 8e qui me salut bien - il est en forme également. Ensuite direction rue Gabriel Péri pour récupérer mon dossard et ma puce chronométrique. J'entends vaguement comme une agitation ? Ah mais oui c'est vrai. Il y a d'autres courses : le 5km qui se termine et les courses pour enfants qui s’enchaînent. Mais je suis tellement concentré sur mon épreuve à venir que je les avais oubliées. A moins que ce ne soit encore un problème O.R.L...
Une fois le dossard récupéré, je me prépare. Et j'entends - vaguement toujours - une personne nous rappeler à l'ordre : "il y a des vestiaires à l'extérieur ce serait mieux pour vous...". Trop froid dehors. Je reste un max dans l'école et j'enfile mon cuissard. J'attache ma puce et je fixe mon numéro de poitrine; cette maudite poitrine qui m'a fait défaut Dimanche dernier. Je remets donc mon manteau d'hiver et je sors direction la consigne. Là j'aperçois encore quelques étoiles (qui ne vont pas tarder à briller ce jour) mais je préfère m'isoler du côté des vestiaires, sur un banc extérieur, bien couvert pour éviter d'entendre cette maudite poitrine gronder à nouveau. 
Il est 9h50. Là, j'attends 30 min tranquillement en ayant tout préparé auparavant et je profite de ce moment pour déstresser et passer un dernier coup de fil à ceux que j'aime avant de partir au combat... contre la maladie.
10h20, artillerie lourde : la pommade magique, le calage du gel de mi-parcours, le "coincage" du mouchoir dans le cuissard, sac poubelle sur le dos, consigne, petit échauffement et ligne - ennemie - de départ (50 m derrière la chair à canon).

Le départ

Là, la concentration est à son comble, quelques montées de genoux, quelques étirements,  réglage de l'écran GPS, quelques filles très mignonnes... concentration. Le départ est donné. "Tout va bien. Profites. Fais ce que tu peux. Il n'y a que 10,000 m à faire même moins maintenant". J'ai l'impression que quelqu'un me parle. Ça doit être ma tête. "- J'aimerais courir en silence stp et si tu pouvais te concentrer sur la respiration et la foulée ça m'aiderait !".

Des symptômes persistants

Les kilomètres défilent mais nous ne nous défilerons pas. Au contraire, nous filons 1, 2, 3, 4, 5 km. Prendre le gel. Merci ma tête de veiller sur la poitrine, les bronches et le reste mais surtout de le faire silence... 6e, aïe j'ai parlé trop vite. Je commence à chercher mon souffle. En tout cas j'ai tenu plus longtemps que Dimanche dernier dans le 8e arrondissement. "Maudite grippe, t'as intérêt à courir vite sinon ! - Sinon quoi ? T'es HS et en plus tu m'as dit de faire silence ! - Mais non je ne suis pas HS, je suis un peu au ralenti c'est tout. De plus je peux me permettre de ralentir un peu car ma montre affiche un 3'50''/km moyen. J'ai de la marge". 
Tout a continué tranquillement pendant 1km. Ensuite ça s'est un peu dégradé :
  • 7e "Mais qu'est-ce que je dis ? Je reparle tout seul ? - Oui - Je délire encore ? La fièvre ? - Non c'est ce maudit virus qui essaie encore d'attaquer tes bronches et moi la tête je passe mon temps à les défendre mais plus à t'oxygéner correctement. Bon ben à la guerre comme à la guerre, ce sera sans la tête ! - Comme d'hab ! - Quoi ? Qui a dit comme d'hab ?"
  • 8e "Bon ben plus que 2... mille. A tiens, salut Giao des étoiles du 8e justement ! - C'est un signe ça ? Pfff..."
  • 9e "Quoi ? Je me fais doubler par la 3e féminine ? T'as intérêt à courir vite... - Ben non car tes jambes ne fonctionnent plus que par réflexe - Bon ben la tête trouve moi une solution - Ben non je dois me taire - Bon ben on va improviser..."
  • Et enfin les 400 derniers mètres au sprint "Ici la tête et je te signale que la vision positive de l'arche de l'arrivée joue un rôle favorable sur le reste de ton corps". Voilà ce qu'il me fallait pour finalement guérir. Et ces 400 derniers mètres là m'ont fait énormément plaisir. "Merci Docteur ! Je vous dois combien ? - Toi la tête tais toi !".

Bilan de santé

Tout s'est joué au 6e kilomètre. J'ai su à ce moment là que j'étais sur la voie de la rédemption en arpentant le chemin de la guérison. Je voulais me faire pardonner mes pêchés commis dimanche dernier : pas la non participation à la manif du mariage pour tous, ni le fait d'avoir passé 2h à regarder l'infinie arrivée de François Gabart sur son voilier MACIF (le logo me reste d'ailleurs collé à la rétine). Non, plutôt mon impossibilité de donner mon meilleur aux Foulées du 8e. C'est ce regret qui a été moteur et qui m'a permis de m'accrocher sur les 4 derniers kilomètres quand tous les signaux étaient au rouge, aidés en celà par une séquelle de grippe.


Aujourd'hui tous les éléments étaient réunis à Vincennes : le temps pas trop froid, pas de pluie (et même le soleil qui a fait son apparition en fin de course), le départ à 10h45 (ce qui m'a permis de dormir un max), un parcours roulant et plat, accueillant, très bien organisé (avec un bémol aux consignes), ma relative et surprenante forme du matin et ma pommade chauffante. Alors aucune excuse et au diable la maladie. Faites un max de sport !! "- N'importe quoi ! Silence j'ai dit".

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